Nous avons décidé de faire étape à Vang Vieng car sa réputation de ville de fête et d'excès s'est transformée ces dernières années et met à présent l'accent sur les loisirs d'extérieur. On y loue donc une moto semi-automatique (première fois qu'on en conduit une, mais vu l'état de la piste sur laquelle on a roulé, on était assez contents d'avoir des suspensions...) et on part faire une boucle qui nous emmène à des lagons bleus et frais, une grotte magique où se repose un Bouddha couché et au sommet d'un piton karstique qui nous offre une vue épatante sur toute la région. On arrive relativement bien à éviter les masses de touristes coréens et américains qui sillonnent cet arrière-pays à toute biture en buggy cars, nous envoyant un nuage de poussière rouge dans les narines à chaque fois qu'on en croise un.


Arrivés à Vientiane, on galère pour la première fois à trouver un logement, tentant pas moins de quatre adresses avant de jeter l'éponge et de décider de s'offrir une chambre plus chère, mais belle et calme, dans un jardin luxuriant. Ça ne tombe pas si mal, car c'est ici que Marine a un coup de fatigue du voyage : marre de refaire son sac tous les deux jours, de chercher à se loger, de visiter un énième temple... C'est l'occasion de se souvenir de ce qu'on souhaite réellement faire de ce voyage et de dessiner la suite en fonction de ça. 


Pour la même raison, on est contents d'être à Vientiane quand ça nous tombe dessus : la ville est calme, pour dire que c'est une capitale sud-est asiatique, et il n'y a pas mille choses à voir. On profite donc de se reposer, de bien manger, de bouquiner...


Thibault a un coup de coeur pour le temple Sisaket dont le sanctuaire est orné de fresques délicates et de centaines de petites niches contenant des statuettes de Bouddha. Ces mêmes niches se retrouvent tout autour du cloître avec là aussi des Bouddhas de plus grande taille. C'est fascinant de voir que, s'ils ont toujours les mêmes attributs (les lobes étirés, la bosse sur la tête qui symbolise la connaissance, les positions des mains et des jambes), leur expression change. 


Nous rencontrons un Québecois sympathique, infographiste retraité qui a beaucoup bourlingué et connait toutes les formalités de tous les passages de frontières du sud-est asiatique. Il se propose même de nous faire nos photos d'identité pour le visa électronique du Myanmar, parce qu'il nous assure qu'ils ont des exigences franchement particulières et qu'il veut nous éviter un refus. On accepte avec plaisir.


Nous prenons ensuite un bus de nuit pour filer au sud du pays, à Pakse, avec ce que ça veut dire d'inconfort pour les grandes jambes ("vous en avez vues beaucoup par là?").