Nous revoilà sur la route ! Nous décidons de prendre un bus public de Probolinggo à Banyuwangi, le port de ferries pour Bali.
A notre surprise, à mi-chemin, on nous dit que le bus a un problème (plus sûrement s'est vidé et ne va pas continuer pour seulement deux personnes) et de descendre dans la localité perdue et sans intérêt de Jember, un trou noir géographique qui nous aspire... Et nous met sur la fausse route lorsque nous prenons un (omni)bus qui prend la route tortueuse du sud en roulant à 17km/h (pointes enregistrées à 35km/h) et en s'arrêtant pour charger voyageurs, marchandises aux effluves parfois douteux et musiciens itinérants, sortes de ménestrels à roulettes, tous différents mais partageant des caractéristiques prototypiques: flanqués d'un ukulélé ou d'une guitare pour enfant, un sac banane en bandoulière et un sachet de chips vide pour collecter les oboles
Ce moyen de transport nous fait arriver 7h plus tard (pour 110Km !) à Banyuwangi; long comme un jour sans riz... Comme dirait Nicolas Bouvier: "On ne voyage pas pour se garnir d'anecdotes (...) mais pour que le voyage nous rende tout délavé (...)". La fraîcheur de la brise marine durant la traversée du détroit entre Java et Bali nous fait du bien. Il ne nous reste plus qu'à demander l'aide des douaniers balinais pour commander un chauffeur pour rejoindre notre logement à Pemuteran, petit village tranquile à 30 Km du port. Arrivés là-bas à 2h du matin, nous ne trouvons personne à la réception.... C'est simplement que le veilleur de nuit piquait un roupillon dans un coin sombre !
Nous nous endormissons comme des souches et dormons du sommeil des justes, jusqu'à ce que le lit commence à bouger environ une heure plus tard... C'est un tremblement de terre dont l'épicentre est à 40 Km au nord-est de Java. Nous sortons par précaution de notre chambre pour faire un petit Pow-Wow avec les autres résidents du homestay avant de se rassurer et de se rendormir. On est heureusement dans un endroit magnifique et on va pourvoir se reposer les jours suivants.