Voilà la suite promise ! 

Entre l'attente que le bemo soit plein et les accélérations poussives du même bemo (trop) plein dans les virages en lacets de montagne, on arrive juste un peu tard au village de Cemoro Lawang pour monter au cratère du Mt. Bromo ce jour-là. On profite donc de notre chambre "double supérieure" -- qui nous coûte le "double supérieur" de ce qu'on paie d'habitude : on se fait un petit thé (le froid commence à se faire sentir, on est quand même à 2200 m et le chauffage ne fait pas partie du package !) et un Scrabble pour passer le temps. Tant et si bien qu'on loupe le coucher de soleil ! On s'aperçoit trop tard que le ciel est strié de rose et le temps de s'équiper pour sortir, la lumière a déjà presque disparu. On reste quand même bouche bée devant le paysage si particulier de cette plaine lunaire s'élevant soudainement pour former de larges cônes striés par les coulées solidifiées. En prenant encore un peu de hauteur dans le village, on voit des coulées orangées, qui ressemblent drôlement à de la lave, mais notre ami Mathieu nous apprend qu'il s'agit en fait d'un immense feu de forêt. Cela nous rend un peu mélancoliques, surtout quand on sait que c'est très probablement un mégot négligemment lancé par la fenêtre qui est à l'origine de toute cette dévastation. 

On se réchauffe avec un bon plat de nouilles chaudes - à 17h30, ça fait un peu EMS, mais on se lève tôt nous, le but étant de faire l'ascension du Mont Penanjakan à temps pour voir le soleil se lever sur le Bromo. En effet, c'est 2h30 lorsque le réveil sonne et on retrouve nos amis devant l'hôtel pour partir dans la nuit, lampe torche vissée au front et toutes les couches que nous possédons sur le dos. C'est un moment magique : quasiment aucune pollution lumineuse ne nous empêche de voir les "kyriades d'étoiles" comme aurait dit une de mes étoiles préférées... 

On nous arrête malheureusement en pleine montée, car les feux de forêt sont toujours très actifs et le vent souffle dans notre direction. On nous redirige donc vers un point de vue moins haut, mais le spectacle est quand même époustouflant. Thibault prend des photos en grand pro, avec son trépied, et moi, évidemment, je ne peux pas m'empêcher de chanter "l'Histoire de la vie", du début du Roi Lion, au moment où la lumière orangée de l'astre solaire pointe un bout de rayon derrière les montagnes. Ça a eu le mérite de faire rire le couple de Français à côté qui avaient l'air d'être frigorifiés. 

Jolie descente au milieu des champs dans la lumière du matin, suivie d'une réconfortante douche chaude (ce n'est pas toujours le cas !!) et d'un petit-déjeuner. 

À 9h, on reprend déjà un bemo pour redescendre et entamer notre journée de voyage jusqu'à Bali - aka la Journée de la Mort. On vous raconte ça dans le prochain post ! D'ici là, portez-vous bien et merci à tous pour vos messages et pensées.