Nous arrivons dans la soirée du 25 décembre à Kampot après un trajet de bus long et secoué. Je suis encore un peu sous le choc du vol de mon sac et souffre encore de la brûlure causée par la lanière du sac sur mon cou. Heureusement, nous arrivons à Skyper avec nos familles pour Noël, ce qui nous fait du bien. 


Nous sommes bien accueillis aux Manguiers, une guesthouse qui s'étale en différents bâtiments et bungalows sur un immense terrain au bord de la rivière, à quelques kilomètres du centre de Kampot. C'est le paradis des familles (nous sommes d'ailleurs un des seuls couples sans enfants) avec terrains de volley, de foot, kayaks à disposition pour pagayer sur la rivière etc. On est contents de profiter de ce bel endroit et de goûter aux spécialités de la région agrémentées du fameux poivre. 


Nous allons d'ailleurs visiter une coopérative qui achète le poivre de dizaines de petits fermiers alentours pour ensuite le trier et le conditionner avant de l'exporter. Le poivre vert, lui, est réservé à la consommation locale, car il ne se garde pas au-delà de 3-4 jours. Nous dégustons les différentes couleurs (blanc, rouge, noir) et en apprenons beaucoup sur le processus et l'utilisation des poivres en compagnie de deux autres Suisses, un père expatrié à Phnom Penh et son fils lausannois.


Nous attrapons ensuite un bus (en fait, trois, parce que celui qui nous ramassait n'était jamais le bon, et il fallait encore attendre l'autre, mais on pouvait aussi prendre celui-là, mais en fait celui-là allait au Vietnam et il fallait qu'on attende l'autre...vous voyez le topo) pour continuer vers Kep, petite bourgade de bord de mer, autrefois villégiature française qui a brûlé sous les Khmers Rouges avant d'être reconstruite.


Nous nous installons dans un petit bungalow sur pilotis et louons un scooter pour faire des allers-retours à la plage, au "centre" pour déguster du crabe au poivre vert, et au parc national dans lequel nous faisons une longue balade... rallongée par ma décision de ne pas reprendre le même chemin pour rentrer (il faut blâmer mon éducation Wahl) et de tenter plutôt ce petit sentier qui montait droit au sommet de la colline dans une jungle dense et au taux d'humidité de 90% au moins (selon les manifestants, 40 selon la police). Thibault râle un peu, mais on voit plein de papillons et des écureuils, et le rafraîchissant jus de citron vert qu'on s'offre à la sortie du parc finit de le convaincre qu'il a passé un bon moment. 


Le 27, on re-fête mon anniversaire "pour de vrai" (je suis gâtée !) au Sailing Club de Kep avec un magnifique plateau de fruits de mer et le son des vagues en fond. 


Le 29, on prend un traversier pour l'Île aux Lapins (elle en a la forme, pas la faune) où on souhaite rester deux nuits. C'est la croix et la bannière pour trouver une chambre parce que c'est la destination de choix des Cambodgiens de Phnom Penh pour passer un week-end, d'autant plus que le 31 approche... On finit par trouver à prix d'or avec l'aide d'un Québécois expat qui parle le khmer. Le rapport qualité-prix est sans conteste le pire de tout le voyage, mais on se dit que ce n'est pas pour longtemps et qu'on sera surtout dehors. On bouquine pendant deux jours, on se balade autour de l'île (minuscule), et on essaye de déterminer quel est le resto de plage le moins mauvais. 


Nous ne sommes finalement pas fâchés de reprendre un bateau le 31 au matin, pour ensuite remonter à Phnom Penh passer le Nouvel An en compagnie de Julie et de son mari ainsi qu'une de leurs amies. Nous avons droit à de jolis feux d'artifices sur la rivière et l'ambiance dans la foule est bon enfant.


Le lendemain, on s'offre un bon brunch à notre boulangerie française préférée, avant de prendre notre bus pour Siem Reap.