Coucou nous revoilà connectés ! Nous metterons tranquillement à jour le récit de nos aventures, à commencer par notre séjour à Ubud il y a déjà plus de deux semaines (oups) !


Nous arrivons donc à Ubud le 18 octobre. C'est le choc de rencontre avec le côté léché de l'île. Partout des spas, des boutiques avec toute la panoplie New Age (un cristal aux nombreuses vertus ? Une tenture détaillant les sept shakras ? Des bâtons d'encens en veux-tu-en-voilà ? - c'est ici que vous les trouverez !!) et des cours de yoga ou de méditation à chaque coin de rue. Chaque café présente son menu sur un joli tableau noir et propose smoothies, açaï bowls et autres "instafoods" qui méritent toutes d'être accrochées sur son tableau Pinterest.Vous allez me dire, ça devrait me plaire, mais je dois dire que les petits warungs un peu miteux connus jusque là me manquent un peu. Heureusement, on en trouve un rescapé dans lequel on va manger le premier soir pour trouver nos repères.


Comme vous avez pu le voir dans la galerie, on est partis à la rencontre des traditions musicales et de danse de l'endroit en subissant une heure trente de gamelan entêtant et en se sentant bizarrement observés par les yeux anormalement mobiles des danseuses. C'est assez fascinant, voire assez envoûtant, au point que je m'endors sans vergogne sur l'épaule de Thibault. Cela dit, les joueurs de gamelan sont impressionnants de dexterité et de souplesse (ils sont en tailleur ou à genoux par terre pendant tout le spectacle, et certains ne sont plus tout jeunes !).


On est aussi allés découvrir le cratère immense (plus de 10 km de diamètre si mes souvenirs sont bons) du Mont Batur un matin pour le lever de soleil. On se réveille à 2h du matin, ce qui est d'autant plus difficile que la veille était une des rares soirées où nous sommes sortis avec notre amie Jose pour voir deux de ses amis qui jouaient dans un bar. Après un trajet à ce qui semblait être une vitesse tout à fait inappropriée au vu de la visibilité de nuit, des virages, et de la condition de la route, nous arrivons un peu branlants à un parking d'où nous rejoignons une longue file de lampes de poches qui nous permet de voir le trajet qui nous reste à parcourir pour parvenir au point de vue. Le ciel étoilé se couvre pendant la montée, ce qui nous inquiète un peu, mais après une petite attente en haut, une boule orangée apparaît soudainement et les nuages s'écartent respectueusement pour dévoiler un immense lac scintillant et les pics des montagnes tout autour du cratère. C'était un moment assez magique, d'autant que les personnes avec qui nous voyagions étaient très sympathiques et intéressantes : un auteur Jamaïcain émigré à Londres récemment primé lors d'un festival d'écriture à Genève et un décorateur d'intérieur en herbe de Los Angeles dont le partenaire était également écrivain. Un beau moment de partage.


Un jour, nous décidons de nous soustraire à l'agitation citadine d'Ubud en allant se balader dans la Forêt sacrée des Singes, où on peut croiser librement quelque 600 de ces animaux. Alors, oui, sur les photos, ils sont absolument adorables, et pendant toute notre balade, j'essayais de convaincre Thibault d'en adopter un, mais en repartant, nous longions la barrière extérieure de la forêt et sommes tombés sur un spécimen qui s'est mis en tête d'aller voir de plus près ce qui se trouvait dans mon sac à dos et a donc sauté sur mon épaule ! Je me fige, Thibault aussi. Et là, un scooter passe en trombe, fait peur au singe qui s'empresse de s'agripper à mon crâne. J'ai mal et ai le réflexe de le chasser avec ma main - évidemment, pas content, il me mord à la tête et à la main, avant de s'enfuir en grimpant à la barrière. La morsure à la tête saignant un peu, on décide d'aller voir un médecin qui après avoir vérifié mes vaccins et nettoyé avec beaucoup de soin ma tête, nous rassure et, en découvrant que Thibault est du métier, se met à discuter des dernières recherches sur la rage, les virus des singes et autres joyeusetés. Ça tombe bien, on avait réservé un soin dans un spa juste après, ce qui nous a permis de nous détendre après toutes ces aventures !


On organise aussi une excursion aux rizières de Jatiluwih, inscrites au patrimoine de l'Unesco. Elles donnent vraiment raison au guide du routard qui dit qu'on y découvre de tout nouveaux sens pour le mot "vert". Des terrasses avec toutes les nuances possibles de vert s'étendent à perte de vue et s'y balader relève presque de l'exercice méditatif...méditation qui s'interrompt tout de même régulièrement lorsque nous cherchons à trouver notre chemin parmi les panneaux pleins de sollicitude mais un peu contradictoires qui nous encouragent à suivre différentes "tracking routes". On est loin des panneaux jaunes de Suisse, mais on trouve quand même notre chemin jusqu'à un warung qui sert un babi guling (sorte de cochon de lait cuit à la broche) à se relever la nuit, donc l'essentiel est là !


Comme le sud de l'île et ses hordes d'Australiens en marcel de surfeurs ne nous tente pas vraiment, nous décidons de prendre un bus d'Ubud rejoignant directement l'aéroport, d'où nous embarquons pour Labuanbajo, port occidental de l'île de Florès / Nusa Tenggera Est.